L'engagement
Jésus premier scout
Être chef
Des traces sur le sable
Si...
Un sourire
La Vie
Veillée de promesse
L'engagement
Par Guillaume Lemoine
En 2010, le mouvement SUF a choisi comme thème « Choisir, promettre et en vivre », trois verbes dont la résonance doit te rappeler ta promesse :
ce soir d’été où tu as choisi l’aventure scoute en promettant devant Dieu, l’Eglise, la Patrie et toute la troupe rassemblée de faire de ton mieux et d’observer la loi scoute.
Cet engagement n’est pas anodin, il est contraignant.
Ça n’est pas un contrat à durée déterminée dont on attend la fin avec l’envie de passer à autre chose :
la promesse scoute est un engagement pour la vie.
Cela veut dire que tu as toute la vie pour faire tien ce bel idéal qui t’a plu à douze ans et a tout pour te plaire jusqu’à la mort.
Cette promesse sans que tu t’en rendes vraiment compte a sans doute été le premier engagement important de ta vie mais il ne sera certainement pas le dernier.
Dans la vie d’adulte qui commence à te tendre les bras, les engagements sont nombreux :
mariage, sacerdoce, vœux religieux, serment d’Hippocrate pour les médecins, serment des avocats, contrats à durée indéterminée, engagement politique…
Le thème proposé par les SUF est donc l’occasion d’une réflexion globale sur l’engagement dans ses deux sens principaux :
- donner un gage, signer un pacte : promettre
- se donner corps et âme dans un projet ou pour défendre une cause : vivre sa promesse.
Evangile selon St Matthieu (Mt 25, 14-30)
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole :
« Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revint et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit :
Maître, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres.
- Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit :
Maître, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres.
- Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit :
Maître, je savais que tu es un homme dur ; tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.
J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t'appartient.
Son maître lui répliqua :
Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
Car celui qui a, on lui donnera, et il sera dans l'abondance.
Mais celui qui n'a rien, on lui enlèvera même ce qu'il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.»
Cette parabole nous permet de situer nos engagements comme autant de réponses à un don préalable qui nous est fait.
Les talents que le maître confie aux serviteurs ne leur appartiennent pas puisque le maître les redemande à son retour.
Ils leurs sont juste confiés.
Deux attitudes s’offrent alors à tout un chacun :
Enterrer ses talents ou les déposer à la banque.
L’image est intéressante.
Déposer son argent à la banque, c’est le mettre à disposition d’un autre pour en obtenir des fruits.
On renonce à le garder pour soi seul, on prend le risque de l’exposer.
Déposer son argent à la banque, c’est renoncer à la certitude de la thésaurisation* dont on peut se suffire et s’engager à tout gagner ou à tout perdre avec son banquier.
C’est donner de soi dans l’espoir d’arriver à quelque chose de mieux.
Enterrer son argent, c’est choisir de vivre sans bouger sur ses acquis jusqu’au jour où un voleur viendra voler le magot.
Cette parabole nous invite à considérer nos talents
(comprendre cette fois-ci nos dons) comme un prêt de Dieu.
Enterrer son argent correspondrait à enfouir ses facultés au fond de soi et à ne montrer que ce que l’on a de plus banal.
« Et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau,
mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5,15) dit l’Evangile.
En revanche, le dépôt à la banque correspondrait à l’engagement.
Engagement implique don de soi et quelque part renoncement à une parti de soi.
C’est une invitation à sortir de soi, à se tourner vers l’autre, à investir son argent dans l’autre plutôt que de le garder pour financer ses petites habitudes.
Bien sûr l’engagement n’est pas facile car rien n’assure que l’effort consenti suffira au succès de l’entreprise.
Lors de la promesse scoute, on a beau s’être préparé et promettre, on a jamais la certitude de rester fidèle.
L’engagement du mariage ne suffit pas non plus à mener une vie de couple harmonieuse, ça se saurait !
Pourtant, on a promis d’y mettre toute notre énergie, tout notre talent.
S’engager c’est également aller au devant de difficultés nouvelles.
Si l’on investit son argent dans un projet, on doit compenser l’investissement en réduisant les dépenses de confort (nourriture, vêtements, loisirs, …)
Pas d’engagement sans renoncement.
Quel est donc l’intérêt ?
A quoi bon risquer son argent dans des projets hasardeux ?
A quoi bon consacrer son temps, son énergie à un projet peut-être voué à l’échec ?
Pourquoi s’engager ?
L’engagement a bien peu pour séduire et pourtant, Jésus veut nous rassurer en présentant deux serviteurs qui réussissent :
Ils gagnent le double de ce qu’ils s’étaient vus confier et sont félicités.
Dans un monde où l’on recherche le plaisir sans le risque, où le principe de précaution devient une norme, on peine à voir l’utilité de l’engagement.
Bien au contraire, la tendance du moment est de ne pas se mouiller, de profiter sans s’impliquer, de jouir sans s’astreindre. Et pourtant :
Le "risque" n’est pas un terme négatif…
N’oublions pas que le simple fait de venir au monde est une sacrée prise de risque !
Le but est donc de maîtriser le risque plutôt que de le subir ou l’éluder.
Thierry Berlizot, président des SUF
Par cette parabole, Dieu nous montre un chemin exigeant, risqué mais qui vaut la peine d’être parcouru car il mène au bonheur.
Il faut peu de témoignages pour s’en convaincre.
Est-ce que tout n’est pas toujours plus beau quand on s’est impliqué personnellement pour le voir ?
Un bon plat n’est-il pas toujours meilleur quand on a consacré du temps à le cuisiner ?
N’est-il pas plus gratifiant de faire la vaisselle que de regarder depuis son hamac quelqu’un la faire à notre place ?
N’est-on pas plus à l’aise debout à côté d’une personne âgée assise que dans la situation inverse ?
Si l’implication et le renoncement dans les petites choses ont déjà le goût du bonheur, peut-on imaginer les joies que procurent les grands engagements ?
Combien délicieuse doit-être une vie de couple fondée sur un engagement de confiance et de fidélité par rapport à celle fondée sur un contrat de mariage individuel ?
Combien est heureux l’homme qui ne renonce pas à son idéal scout ?
Dieu nous invite, pour trouver notre bonheur à promettre et à agir.
Toi qui aimes la vie, Toi qui veux le bonheur, […] Réponds en fidèle ouvrier de l'Évangile et de sa Paix.
Et pourtant, les talents que les esclaves gagnent ne leurs sont pas remis comme récompense.
Ils viennent agrandir la fortune du maître.
De même, les fruits que nos dons produisent ne sont pas pour nous, pour servir notre orgueil et notre fierté mais pour servir la gloire de Dieu.
Ne chante-t-on pas dans la prière scoute :
« A nous dépenser sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.»
Evangile selon St Matthieu (Mt 5, 37)
"Quand vous dites "oui", que ce soit un "oui", quand vous dites "non", que ce soit un "non".
Tout ce qui est en plus vient du Mauvais."
Textes Réflexions
Jésus, premier scout ?
Par Louis Métais et le père Pierre-Marie Hascal
Cette fois, c'est moi qui pose les questions...
Peux-tu me dire quels sont les points communs entre le scoutisme et la vie du Christ ?
Je dirais la vie en communauté.
Le vivre ensemble est fondé sur l'entraide et le don de soi.
Ce sont des valeurs partagées par Jésus et les scouts.
En effet ! D'ailleurs, Jésus lui-même a vécu cette vie en communauté avec les douze apôtres, avec lesquels il vivait et se déplaçait pour annoncer l'amour de Dieu.
C'était une sorte de longue explo de patrouille...
Et ce que Jésus désigne comme l'essentiel dans notre vie, c'est l'amour du prochain, comme lui-même nous a aimés.
C'est à dire en acceptant de donner de nous-mêmes.
La vie en patrouille et en troupe est un excellent lieu d'exercice de cet amour fraternel, même si ce n'est pas toujours facile...
Vois-tu d'autres points communs entre Jésus et les scouts ?
On a aussi la simplicité en commun.
Au camp on se prive du superflu.
Trois semaines sans technologie, sous la tente, en pleine nature !
Bien vu ! Dans l'Evangile, Jésus dit que "le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer sa tête" (Lc 9, 58).
C'est d'ailleurs une habitude dans la Bible, puisque pendant les 40 ans de l'Exode, le peuple d'Israël a vécu sous la tente dans le désert, et dans le camp une tente était destinée à abriter l'Arche d'Alliance, contenant les tables de la Loi.
On l'appelait la tente de la Rencontre, elle était le signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple. C'est un peu comme si Dieu avait lui aussi campé pendant ces 40 ans...
C'est une annonce de la venue de Jésus, en qui Dieu vient habiter notre humanité, "planter sa tente parmi nous" comme le dit saint Jean (Jn 1, 14).
Le confort moderne n'est pas condamné par principe, dans l'Evangile...
mais Jésus nous rappelle que l'essentiel est ailleurs, et le scoutisme nous permet de l'expérimenter. ...
Un troisième élément peut-être?
Je ne vois pas...
C'est tellement évident que tu ne penses pas à en parler...
Lorsque tu as fait ta promesse, tu as d'abord promis de servir de ton mieux !
Et Jésus a dit dans l'Evangile qu'il n'était "pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie" (Mt 20, 28).
Cela nous rappelle aussi le troisième article de notre loi scoute...
Chaque fois que nous rendons service, nous devenons un peu plus chrétiens, en ressemblant un peu plus au Christ.
Le scoutisme est donc un chemin concret et accessible pour grandir en sainteté !
Textes Réflexions
Être chef
« Si tu veux être chef un jour,
Pense à ceux qui te seront confiés,
Si tu ralentis, ils s’arrêtent.
Si tu faiblis, ils flanchent.
Si tu t’assieds, ils se couchent.
Si tu critiques, ils démolissent.
Mais…
Si tu marches devant, ils te dépasseront.
Si tu donnes la main, ils donneront leur peau.
Et si tu pries, alors, ils seront des saints. »
Michel Menu, Être chef, 1955.
Textes Réflexions
Des traces sur le sable
J'ai rêvé que je cheminais sur la plage
en compagnie du Seigneur,
Et que, dans la toile de ma vie
Se réfléchissaient tous les jours de ma vie.
J'ai regardé en arrière, et j'ai vu qu'à ce jour
Où passait le film de ma vie
Surgissaient des traces sur le sable ;
L'une était mienne, l'autre celle du Seigneur,
Ainsi nous continuions à marcher
Jusqu'à ce que mes jours fussent achevés.
Alors je me suis arrêté, j'ai regardé en arrière.
J'ai trouvé alors qu'en certains endroits
Il y avait seulement une empreinte de pied...
Et ces lieux coïncidaient justement avec les jours
Les plus difficiles de ma vie,
Les jours de plus grande angoisse,
De plus grande peur
Et de plus grandes douleurs...
J'ai donc interrogé :
Seigneur, tu as dis que tu étais avec moi
Tous les jours de ma vie,
Et j'ai accepté de vivre avec Toi.
Mais, pourquoi m'as-tu laissé seul,
Dans les pires moments de ma vie ?
Et le Seigneur me répondit :
Mon Fils, je t'aime, j'ai dit que je serais avec toi
Durant la promenade,
Et que je ne te laisserai pas une seule minute.
Je ne t'ai pas abandonné.
Les jours où tu as vu à peine une trace sur le sable
Furent les jours où je t'ai porté...
Adémas De Borros
Textes Réflexions
Si...
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.
Rudyard Kipling
Textes Réflexions
Un sourire
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit ceux qui le reçoivent
Sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant
Mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour qu'il soit inutile,
Personne n'est assez méprisable pour ne pas le mériter.
Il créé le bonheur au foyer, soutient en affaires et au travail,
Il est le signe sensible de l'amitié.
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Rend courage aux plus découragés.
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler
Car il n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si quelquefois vous rencontrez une personne
Qui ne sait plus avoir le sourire,
Soyez généreux, donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire
Que celui qui ne peut en donner aux autres...
Raoul Follereau
Textes Réflexions
La Vie
La vie est une chance, saisis-la
La vie est une beauté, admire-la
La vie est une béatitude, savoure-la
La vie est un rêve, fais-en une réalité
La vie est un devoir, accomplis-le
La vie est un jeu, joue-le
La vie est précieuse, prends-en soin
La vie est une richesse, conserve-la
La vie est amour, jouis-en
La vie est un mystère, perce-le
La vie est promesse, remplis-la
La vie est tristesse, surmonte-la
La vie est un hymne, chante-le
La vie est un combat, accepte-le
La vie est une aventure, ose-la
La vie est un bonheur, mérite-le
La vie est la vie, défends-la.
Mère Thérésa (béatifiée le 19 octobre 2003)
Textes Réflexions
Veillée de promesse
(Association des Guides et Scouts d'Europe)
Cher frère scout, demain tu prononceras ta promesse.
La promesse est un engagement d’adulte. Et à un adulte on demande de réfléchir. C’est pourquoi tu as préparé deux méditations. Elles donnent du poids à ton engagement comme la distance parcourue donne du poids aux pèlerinages. Elles t’obligent à mettre en mouvement ta raison sur le sens de la promesse scoute. Elles te préparent à la promesse comme on selle son cheval pour le combat.
Au delà de ton engagement personnel, c’est toute la troupe, réunie autour de toi ce soir qui se doit de méditer sur l’engagement que beaucoup d’entre nous avons déjà pris, et que certains autres prendrons bientôt. Tes paroles doivent résonner dans nos cœurs comme résonnent les cloches de l’Angélus qui appellent trois fois par jour les fidèles à la prière.
La promesse est un engagement personnel. Demain tu seras seul face à Dieu et face à la troupe. L’idéal scout est exigeant, c’est vrai. Et il l’est d’autant plus qu’il doit se vivre au contact des autres. Des autres scouts de ta patrouille, de ta troupe mais aussi des autres garçons de ton âge, de ta famille, bref, l’idéal scout se vit au contact des Hommes.
De nombreux jeunes t’ont précédés dans cet engagement, et de nombreux autres te suivront. Regarde le salut scout : le pouce protège l’auriculaire. Le fort protège le faible. Alors oui, la promesse est un engagement personnel, mais elle se prononce avec l’accord de la CDH et avec l’appuie de ton CP, de ta patrouille, de ta troupe.
Puisque tu veux accorder ta vie aux articles de notre loi, toute la troupe est là pour t’y aider.
« Sur mon honneur et avec la grâce de Dieu, je m’engage à servir de mon mieux Dieu, l’Église, ma Patrie et l’Europe, à aider mon prochain en toutes circonstances et à observer la loi Scoute ».
Sur mon honneur
Qu’est-ce que l’honneur ?
Comme beaucoup d’autres mots, l’honneur a perdu son sens, il s’est affadi. C’est pourtant un mot qui fait résonner les armes des chevaliers et les chapelles des moines d’une façon nouvelle.
Un mot qui appelle au don total de soi.
Un mot qui se revêt des atours de la noblesse.
La Noblesse ?
Oui, de la noblesse.
Mais pas cette noblesse de robes et de châteaux.
Ce mot n’est pas celui de la noblesse du sang reçu mais de celle du sang donné.
Il n’est pas celui des rêves de nos princesses de petites sœurs mais celui des hommes qui se sont battu pour les défendre, pour défendre tous leurs frères au mépris de leur vie.
Alors quand demain, tu porteras ta main au-dessus de notre Étendard, alors vous tous quand, chaque jour, vous lèverez la main droite, alors pensez à ce mot.
Pensez à vos trois doigts dressés comme nos trois Vertus chevillées dans nos cœurs : Franchise, Dévouement, Pureté.
Pensez à votre pouce posé sur votre auriculaire comme notre corps devant le faible pour le protéger sans l’écraser.
Pensez à notre loi et notre promesse.
Pensez et rappelez vous.
Rappelez-vous que vous êtes une nouvelle noblesse, celle du sang offert, versé, pour nos frères.
Rappelez-vous que vous faites partis d’une chevalerie nouvelle, celle du Cœur.
Nous serons alors réellement membres de la grande Fraternité Scoute.
A la Grâce de Dieu.
L’honneur c’est la vertu principale de l’excellence scoute.
Vous êtes surpris, car vous auriez pensé plus importants la générosité, l'amour du prochain, la patience, le dévouement, l'obéissance, que sais-je encore, toutes ces belles qualités que nous devons déployer dans la vie de camp et dans notre vie tout court pour qu'elle soit réussie.
Et bien, non ! Car vous pouvez pratiquer de telles vertus pour des raisons qui ne font pas appel à l'honneur : le scout peut par exemple, agir pour plaire aux autres, pour avoir leur affection ou leur estime, pour la récompense et beaucoup d'autres motifs semblables comme se faire plaisir à lui-même.
Pour être scout, il faut d'abord être une âme libre qui ne cherche à plaire qu'à Dieu sans s'occuper des conséquences, qui va droit, sans peur et sans reproches.
Le premier article de notre loi le rappelle : Le scout met son honneur à mériter confiance. Ton honneur, cher frère scout, c’est la seule garantie valable que tu peux proposer à tes autres frères. Après ta promesse tu devras mettre en pratique cet article et devenir un membre de la troupe « digne de confiance », puisque tu n’auras jamais trahit ton honneur. Il ne s’agit pas de garder les plus gros secret des hommes ou de s’acharner pour une cause perdue mais la vie est faite de petits serments (la ponctualité, la parole donnée…) que tu ne dois pas trahir. Rappelles toi de la parabole des Talents « En peu de chose tu as été fidèle, sur beaucoup de t’établirais, entre dans la joie de ton maitre. »
(source : http://carnet2route.eu/2011/12/02/la-promesse-lhonneur/)
Avec la grâce de Dieu
Demain avant ta promesse, tu demanderas la bénédiction du prêtre, et par lui c’est Dieu qui te bénira. Sans la foi, l’engagement de la promesse est certes chevaleresque, mais stérile. Et c’est une corruption de notre monde de penser que Dieu est une « option » à notre vie, qu’il suffit d’être un homme bon, vertueux, partisans de l’amitié entre les hommes. Mais le chevalier qui part en croisade avec les autres sans réel désir de servir Dieu n’est pas un chevalier. C’est un mercenaire. Et les mercenaires sont payés par ne maître et s’en retournent chez eux, ils n’entrent pas dans la Joie de leur Seigneur.
Ecoutons le bienheureux père Sevin, fondateur du scoutisme Français :
"Tu es mon ami, non plus mon serviteur : mon ami parce que je t’ai fait connaître plus qu’à d’autres les secrets de mon Père. Tout ce que tu as, tu l’as reçu de moi. Tout ce que tu es, tu l’es pour moi. Ce n’est pas toi qui m’as choisi pour Dieu, c’est moi qui t’ai choisi. J’ai choisi ton âme entre toutes les âmes possibles et qui n’existeront jamais ; je l’ai créée et je lui ai donné un corps. Je t’ai choisi entre tous les hommes pour te faire chrétien. Entre tous les chrétiens pour te faire français. Et entre tous les Français pour te faire scout. Pense aux millions d’infidèles qui ne seront jamais chrétiens et qui mourront sans savoir que je suis mort pour eux. Pense à tous les chrétiens qui n’auront pas le bonheur d’être fils du Royaume très chrétien et de descendre spirituellement de Saint Louis et de Sainte Jeanne d’Arc. Pense à tous les garçons de France qui n’auront pas la chance d’être scout. Tu crois que tu es scout parce que tu as voulu le devenir. En vérité, je te le dis, c’est moi qui t’ai élu en secret et qui te préparais pour que tu le deviennes. Car c’est une élection, car mes scouts sont une élite. Je t’ai élu, je t’ai distingué, je t’ai choisi. Je t’ai aimé gratuitement. Tu n’y es pour rien. Je t’ai choisi, et tel est le mystère de mon amour. Et mon amour fait bien les choses."
Père Jacques Sevin
Servir Dieu et l’Église
L’époux et l’épouse. Le Christ c’est l’époux, et l’Eglise est l’épouse. Non, le catholique n’est pas vaguement déiste. Chacun d’entre nous ne bricole pas sa propre religion personnelle comme nous sommes souvent tenté de la faire par commodité. Demain, tu promettras aussi fidélité à l’Eglise catholique, fondée par les Apôtres. Demain, tu renouvelleras ton acte d’obéissance au Pape et à ce que l’Eglise nous enseigne depuis 2000 ans. Quelle autre institution peux se targuer de connaître mieux les hommes que l’Eglise ? Alors nous tous, écoutons les enseignements de l’Eglise, dans sa sagesse elle veut voir tout ses enfants sauvés.
Ma Patrie et l’Europe
Le scout d’Europe est tourné vers son pays. En 1899 lorsque Lord Baden Powell créé le scoutisme, l’Angleterre est en guerre. Et ce sont des jeunes de la ville, utilisés comme transmetteurs, messagers, sentinelles… que viendra la victoire. Le scout d’Europe est un français patriote. Le scout est un bon citoyen, serviable, désireux de servir son pays. Plus encore, le scout d’Europe est tourné vers ses frères Européens. Lors que tu rencontreras des scouts Espagnols, Polonais, Italiens, tu t’apercevras que ces dernier seront avant tout tes frères scouts puis ensuite tes voisins européens. Le scoutisme européen construit et solidifie l’Europe par l’amitié entre les enfants de chacun des pays de notre continent. Il protège la paix et réalise donc, tu peux en être sur, le souhait de Dieu.
Aider mon prochain en toutes circonstances
Le service des autres. Voilà ce à quoi tu t’engages et tu le sais. Mais pas un service « à la carte », un service quand tu en as envie, périodique. Mais un service constant, inconditionnel, chaque jour de ta vie avec ta bonne action quotidienne. Le devoir du scout commence à la maison, il ne se limite pas aux week-ends d’activité. Etre scout c’est un état, pas un hobby comme ton club de tennis. Tu t’engages à aider les autres, partout ou tu seras, en toutes circonstances. Encore une fois il en va de ton honneur. L’honneur donne de la valeur à ton engagement. Regarde ceux qui trahissent, on dit qu’ils n’ont aucun honneur ; leur accorderais-tu ta confiance ? Non, bien entendu.
Observer la loi Scoute
Cette loi est le fondement de ton engagement. Elle sera ta devise de vie à partir de demain. Connais les articles par cœur et applique les. Cette loi est simple, brève et pourtant elle est un vrai chemin de sainteté à la portée de tout garçon. La sainteté n’est pas faite que de coup d’éclats héroïques, elle est faite de petits gestes quotidiens. Puisque tu es baptisé, puisque tu es catholique, puisque demain tu feras partie de la grande fraternité scoute, alors tu dois vouloir être un saint. Bien sur, la chute, le pêché fera partie de ton quotidien, mais nous ne sommes pas jugés au nombre de fois où nous chutons mais au nombre de fois ou nous nous relevons. Respecte à la lettre cette loi et tu seras un Saint.
Et maintenant frère, médite dans ton cœur toutes ces paroles. Demain tu seras membre d’une nouvelle chevalerie au service et à la suite du Christ.
Meilleur scout puisque catholique, et meilleur catholique puisque scout.
Textes Réflexions